L’implantation de la Réforme en Suisse progresse au gré des liens diplomatiques et des relations politiques entre cantons, alliés, avoués, protecteurs et autres combourgeois. Pour comprendre le phénomène des votes, il est donc essentiel de saisir les différentes relations de pouvoir qui inscrivent les acteurs institutionnels dans des réseaux complexes et qui déterminent les conditions de possibilité d’un vote sur la foi.
Champions de la cause réformée, les cantons de Berne et Zurich s’appuient par exemple sur les traités de combourgeoisie pour promouvoir la prédication de l’Évangile dans les territoires qu’ils ne contrôlent pas directement. Nombreux sont en effet les bourgs et communes ayant conclu une combourgeoisie avec l’une des deux puissantes cités, leur protection s’avérant précieuse pour préserver libertés et franchises face aux seigneurs locaux. Ce levier permet à un Conseil protestant d’invoquer son devoir de protecteur et de magistrat chrétien pour envoyer des prédicateurs dans ces terres et conditionner le renouvellement d’une alliance à l’annonce de la Parole de Dieu.
Dans les bailliages communs contrôlés par plusieurs cantons, ce sont aussi des relations de pouvoir qui vont déterminer la tenue d’un vote sur la foi, puisque les cantons y exercent une souveraineté partagée, et que la situation juridique propre à chaque communauté et sa position dans les réseaux de dépendance et de suzeraineté détermineront si et dans quelles conditions la paroisse pourra voter sur sa foi.
Cette section permet de rechercher une relation de pouvoir selon plusieurs critères, comme la période où elle est en vigueur, les acteurs institutionnels impliqués ou le type de relation en jeu. L’ensemble des relations peut également être consultée sous la forme d’un graphe.